Déborah de Robertis : entre liberté d'expression et accusations de dégradations artistiques

Déborah de Robertis : entre liberté d'expression et accusations de dégradations artistiques

Le 10 mai dernier, le musée d'Orsay a déposé une plainte suite au tag du tableau de Gustave Courbet. Cet acte a été revendiqué par la performeuse franco-luxembourgeoise Déborah de Robertis, qui a mené une "action" artistique au Centre Pompidou-Metz début mai. Cinq œuvres ont été taguées, y compris le célèbre tableau "L'Origine du monde" de Courbet, et une autre œuvre a été dérobée.

Le 29 mai, Déborah de Robertis a été mise en examen sous les chefs d'accusation de « dégradations ou détériorations volontaires de biens culturels » en réunion et de vol d'un bien culturel en réunion, selon le procureur de la République Yves Badorc. La performeuse a été placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre dans tout lieu d'exposition de biens culturels et dans le département de la Moselle.

Déborah de Robertis a réagi en déclarant : « Être placée en garde à vue et mise en examen pour usage de ma liberté artistique et de ma liberté d'expression est complètement disproportionné. » Elle a expliqué vouloir dénoncer les abus de pouvoir sexuel dans le monde de l'art avec ses performances. « Mon action visait à mettre en lumière les abus dans le milieu artistique, qui sont restés silencieux jusqu'à présent, » a-t-elle ajouté.

Le musée d'Orsay, qui avait prêté le tableau de Courbet au Centre Pompidou-Metz pour une exposition sur Jacques Lacan, a indiqué que si l'œuvre était protégée par une vitre, le cadre a reçu « de nombreuses projections de peinture qui pourraient laisser des traces durables même après restauration ».

Deux autres femmes impliquées dans l'action artistique et ayant inscrit la mention « MeToo » sur les œuvres ont également été interpellées et mises en examen. Elles sont, tout comme Déborah de Robertis, sous contrôle judiciaire et ont interdiction d'entrer en contact les unes avec les autres.

En plus de cette action, Déborah de Robertis a effectué un signalement au parquet de Paris contre plusieurs hommes du monde de l'art contemporain. Connue pour ses actes provocateurs, elle avait déjà été condamnée à une amende pour s'être dénudée devant la grotte de Lourdes en 2018 et avait été relaxée en 2017 pour avoir montré son sexe devant la Joconde au musée du Louvre.

Pour en savoir plus sur les sujets culturels et sociétaux, consultez notre article sur les [tendances du marché du travail en 2024](https://lesactualites.fr/marche-du-travail/top-5-des-competences-les-plus-recherchees-sur-le-marche-du-travail-en-2024/).

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